Solenne Jouanneau
CNRS Éditions, Collection : Interdépendances, mars 2024
ISBN 978-2271144836, 412 pages
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Présentation de l'auteure
Cet ouvrage, tiré de mon HDR, s'intéresse à l'ordonnance de protection, un dispositif judiciaire devant permettre aux juges aux affaires familiales d'intervenir en urgence dans des situations de violence au sein des couples, sans qu’il soit nécessaire pour les victimes d'avoir à porter plainte ou à engager une procédure pénale.
Afin de comprendre pourquoi cet instrument juridique demeure étonnement peu employé, l'enquête rend compte aussi bien de la fabrique de la loi que de sa mise en application.
Croisant archives, entretiens, analyses statistiques et observation d’audiences, le livre revient sur les conditions d’élaboration et de transformation de ce droit à la protection porté par les organisations féministes, avant d’analyser la manière dont les juges s’en sont emparé.es.
Il montre comment l’ordonnance de protection aboutit paradoxalement à instituer un seuil de violence « juridiquement acceptable » dans les couples et comment cela légitime certaines pratiques d’extorsion du consentement féminin et perpétue ainsi la domination masculine.
Présentation de l'éditeur
« Mieux protéger les femmes » : telle est l’ambition de l’ordonnance de protection, créée en 2010. Ce dispositif doit permettre à la justice d’intervenir en urgence dans des situations de violence au sein des couples, sans qu’il soit nécessaire de porter plainte
ou d’engager une procédure pénale. Pourtant, cet outil juridique demeure étonnement peu employé.
Afin de comprendre pourquoi, cette enquête originale rend compte aussi bien de la fabrique de la loi que de sa mise en application. Croisant archives, entretiens, analyses statistiques et observation d’audiences, elle revient sur les conditions d’élaboration et de transformation de ce droit à la protection porté par les organisations féministes, avant d’analyser la manière dont les juges s’en sont emparés.
Cette approche innovante permet de comprendre comment l’ordonnance de protection aboutit paradoxalement à instituer un seuil de violence « juridiquement acceptable » dans les couples, ce qui contribue à légitimer certaines pratiques d’extorsion du consentement féminin et perpétue ainsi la domination masculine.